Accueil / Articles / Réaction de Mouldi Riahi suite au congrès national du dialogue organisé par l’UGTT

Réaction de Mouldi Riahi suite au congrès national du dialogue organisé par l’UGTT

Mouldi Riahi (Ettakatol) : «Certains représentants de groupes cherchaient le consensus entre eux»

Nous avons participé à cette initiative parce que nous avons d’anciens liens avec l’Ugtt durant, notamment, les années de braise et beaucoup parmi nous sont adhérents à l’Ugtt et des responsables au sein de la Centrale à tous les niveaux.
A Ettakatol, nous appuyons tout ce qui relève du dialogue national et surtout avec ceux qui ne pensent pas comme nous.

Nous sommes d’accord sur les principes essentiels du document de la Conférence nationale : l’Etat civil, la démocratie républicaine, les acquis du peuple, les droits de l’Homme, la garantie des libertés, la citoyenneté, la justice, la rupture avec la dictature et la répression, la neutralité de l’administration, des mosquées, des institutions éducatives, la lutte contre le terrorisme, un modèle de développement qui éradique la pauvreté et stimule les investissements, etc.

Je salue donc l’initiative de l’Ugtt et, notamment, les efforts de M. Hassine Abassi, son S.G., qui a tenu à placer le dialogue sur la bonne voie afin que les intervenants ne dévient pas des thèmes à discuter et que ce dialogue ne se transforme pas en inimitié contre la Troïka.

Toutefois, certaines interventions de quelques représentants de partis politiques ne m’ont pas rassuré, surtout celles du Front populaire à l’instar de Hamma Hammami, Chokri Belaïd et Nizar Hamrouni. Leurs interventions n’avaient pour but que de critiquer la Troïka et de dresser un tableau noir de la situation politique et économique, comme si vraiment le pays est dans un état très critique.

Je m’attendais à des interventions plus raisonnables et plus efficaces politiquement et non pas à des diktats. Certaines interventions m’ont surpris en ce sens qu’elles manifestaient beaucoup de suspicion face aux propositions de la Troïka : quelques représentants de partis ont même parlé de gouvernement de salut national. M. Taïeb Baccouche, à qui je voue beaucoup de respect en tant qu’universitaire et acteur dans le paysage politique m’a surpris quand il a parlé de la nécessité d’un nouveau gouvernement après le 23 octobre, y compris des ministères de souveraineté, d’autres ont parlé de la nécessité de la suppression du ministère des Droits de l’Homme et j’en passe.

Les propositions de la Troïka concernent le système politique; elle est pour un système politique mixte. Mais ce ne sont que des propositions et nous sommes en quête d’un consensus surtout avec les groupes parlementaires et toute la société civile.

Dire donc que la Troïka confisque l’initiative de l’Ugtt est inadmissible et je ne considère pas que ce genre de propos est à même de faire avancer le dialogue national. Cela malgré les efforts de l’Ugtt. N’empêche que certaines interventions étaient raisonnables, celles de M. Abderrazak Hammami qui a évoqué la nécessité du consensus afin d’éviter la confrontation ou celle de M. Abdelwahab Héni, qui a parlé de consensus mais aussi d’élargissement du dialogue.

Je peux vous dire que sur les 38 interventions, les 2/3 visaient la surenchère et la rupture du dialogue, alors qu’Ettakatol a participé dans le but d’élargir le consensus. Je constate que ces gens-là cherchent un consensus entre eux et non pas avec la Troïka, ce qui ne facilite pas les choses, divise et fracture le paysage politique en deux pôles.

C’est Ettakatol qui a fortement poussé vers le maintien de Kamel Jendoubi en tant que président de l’Isie, et l’activation des décrets 115 et 116. Nos partenaires d’Ennahdha ont également accepté le système politique mixte. Il ne faudrait pas présenter ce parti comme ayant systématiquement des positions dures, car dans nos réunions on remarque souvent qu’il a des positions vraiment souples qu’on ne trouve pas dans les familles politiques plus proches de nos visions que ne le sont celles d’Ennahdha. Ce qui est étrange, c’est que tout le monde se positionne par rapport aux prochaines élections et non pas par rapport à des visions politiques et des choix pour un modèle social précis et cela au détriment, donc, des intérêts de la société. Ettakatol se trouve dans la Troïka afin d’éviter la bipolarisation. Or, je remarque, à mon plus grand regret, que certains veulent nous faire retourner à la case départ en divisant la société en islamistes et en modernistes, comme si le Tunisien ne pouvait pas être musulman et moderne. Courant qui existe, en fait, au sein d’Ennahdha.

A Ettakatol, nous sommes attachés à l’Islam des lumières qui garantit les libertés et nous sommes avec le dialogue constructif qui ne divise pas, mais qui unit le paysage politique et la société.

Et j’attire l’attention que ce dialogue est un moyen pour arriver à un consensus qui amènera notre pays à des élections libres et transparentes pour une légitimité durable et l’application du nouveau «Destour», dans un Etat de droit où les libertés individuelles et collectives des citoyens sont garanties.

Source: Lapresse.tn
Texte du communiqué final du congrès: http://www.ugtt.org.tn/?p=3012

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.