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Elyes Fakhfakh : Nous adoptons une politique de rationalisation des finances publiques et non une politique d’austérité

M. Elyes Fakhfakh, ministre des finances tunisien, membre du bureau politique d'Ettakatol

M. Elyes Fakhfakh, ministre des finances tunisien, membre du bureau politique d’Ettakatol

Intervention de M. Elyes Fakhfakh, ministre des Finances ce mardi lors d’une séance plénière à l’Assemblée nationale constituante (ANC), consacrée à la situation de l’économie tunisienne.

M. Fakhfakh a qualifié la situation économique actuelle du pays comme étant soumise depuis la révolution à trois principales pressions : la situation intérieure (la période de transitions, les problèmes sécuritaires, les mouvements sociaux ainsi que la dernière crise politique), la situation économique mondiale notamment chez le premier partenaire économique de la Tunisie qu’est l’Europe malgré un retour progressif des économies européennes à la croissance et l’augmentation des prix dans les secteurs énergétique et céréalier, indiquant que l’augmentation du prix du baril de pétrole de 79 Dollars en 2010 à une moyenne 111 Dollars sur les trois dernières années, a eu un impact de 2000 millions de DT dans le budget de la caisse de compensation, indiquant au passage que 30% de l’inflation provient de cette « inflation importée ».

Le ministre a affirmé que le déficit budgétaire prévu pour l’année courante sera de 7,4%, ce dernier ne pouvant être couvert que par l’endettement, cette augmentation du déficit budgétaire est dû principalement à l’augmentation des salaires qui est de 50% et l’augmentation des dépenses liées à la caisse nationale de compensation qui s’élève aux environs de 400% depuis la révolution.

Le ministre a insisté sur la volonté du gouvernement à s’orienter vers une politique de contrôle et de rationalisation des finances publiques et non vers une politique d’austérité, en réformant structurellement la fiscalité et le budget de compensation vers plus de justice sociale et fiscale.

Pour le volet fiscal, M. Fakhfekh a indiqué que 1% des sociétés apportent environ 80% des revenues, 400 à 500 entreprises apportent 45% des rentrées fiscales à l’état et que  400 000 contribuables ne dépassent pas les 0.2% de la totalité des revenues . La réforme de la fiscalité garantira d’une part de nouvelles rentes et d’autres part, permettra l’établissement d’une fiscalité socialement juste.

M. Fakhfekh a insisté sur les problèmes structurels de la réglementation de la caisse nationale de la compensation où les aides escomptées pour les entreprises et les familles nécessiteuses ne représentent que 10% du budget attribué à la compensation pour le secteur énergétique et 15% pour les produits de base.

Répondant à la question concernant les hommes d’affaires interdits de voyage, M. Fakhfakh a précisé qu’il existe environ une centaines d’hommes d’affaires accusés de corruption et de malversation et dont 20 sont interdits de voyage, soulignant que ces chiffres ont été arrêtés suite à trois conseils consacrés à la lutte contre la corruption présidés par le Chef du gouvernement et a ajouté que ce sujet est suivi par le Haut Conseil de lutte contre la corruption et que ce qui entrave en ce moment le traitement du dossier des hommes d’affaires corrompus est l’adoption rapide de la loi de justice transitionnelle par l’Assemblée Nationale Constituante.

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