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20, 21, 22 octobre : des raisons de voter Ettakatol

L’heure est maintenant arrivée de dessiner le visage de la Tunisie démocratique de l’après Révolution du 14 janvier. A l’heure d’aller voter, Ettakatol s’affirme, à en croire les sondages, comme le premier parti de la gauche et du centre. Mais, au-delà du vote utile, pourquoi voter Ettakatol ?

Des institutions assurant la possibilité de sortir des crises politiques

 

D’abord, sur le plan constitutionnel, Ettakatol a surtout eu le souci d’éviter à la Tunisie des crises institutionnelles résultant du morcellement prévisible du paysage politique. Ettakatol se prononce donc pour un parlement fort, représenté par une seule assemblée élue à la proportionnelle[1] afin de ne pas l’affaiblir par l’existence de deux chambres dont les orientations pourraient s’opposer[2]. Une fois le parlement élu, le premier ministre sera choisi au sein de la coalition majoritaire et non au sein du parti arrivé en tête[3] et le gouvernement sera responsable devant le parlement qui pourra le faire tomber. Et, en cas d’absence de majorité au parlement, pouvant déboucher sur une absence durable de gouvernement[4], la sortie de crise ne serait assurée que par la dissolution du parlement par le président de la République pour retourner aux élections[5]. Pour exercer ce droit, le président sera doté d’une réelle légitimité découlant de son élection au suffrage universel direct et non par des ententes entre partis[6]. Cependant, afin d’éviter tout abus de ce droit, il ne pourra être utilisé qu’une fois au cours du mandat présidentiel. Enfin, notre Constitution devra comporter une déclaration de droits et mentionner clairement le principe d’égalité femme/homme, point sur lequel la bataille est loin d’être gagnée.

Un Gouvernement stable pour lancer des réformes économiques et sociales urgentes

Mais, n’oublions pas que la Révolution est partie des zones les plus défavorisées de l’intérieur de la Tunisie, dans lesquelles le principal mal à vaincre est le chômage. Le prochain Gouvernement devra donc lancer immédiatement des programmes d’envergure pour décloisonner les régions de l’intérieur et combattre le chômage. La construction d’infrastructures autoroutières, ferroviaires d’est en ouest, aéroportuaires et portuaires, est indispensable à cet effet pour favoriser l’implantation d’entreprises à l’ouest et dans le sud. Mais pour lancer ce programme, la Tunisie a besoin d’un Gouvernement stable. C’est pour cela qu’Ettakatol se prononce pour un gouvernement d’union nationale regroupant tous les principales composantes de la vie politique tunisienne de l’après 23 octobre qui, par leur participation à ce gouvernement, se sentiront liées par son soutien. Mais attention : cette union nationale ne portera que sur ce seul volet économique et social et aucunement sur un projet constitutionnel commun[7], ni sur toute question qui divise à commencer par les droits des femmes ! Il ne s’agit donc pas d’une alliance électorale, qu’Ettakatol rejette par avance avec des partis ne partageant pas son projet constitutionnel.

Les risques d’un gouvernement technique sans large soutien partisan

Enfin, a été évoquée l’hypothèse d’un gouvernement technique avec constitution d’une majorité écartant Ennhdha[8] ? Alléchante en apparence, cette formule cache le fait qu’un tel gouvernement devrait appréhender une situation économique catastrophique et serait à la merci d’une opposition ne lui faisant aucun cadeau et qui ferait porter à cette majorité fragile la responsabilité d’un éventuel échec ! De plus, il est inacceptable pour Ettakatol que l’actuel Premier ministre et son Gouvernement restent en place au-delà du temps nécessaire (et limité) pour passer la main : c’est une des conditions du retour de la confiance. Gardons-nous alors de faire aux islamistes le cadeau qu’ils attendent, à savoir : se retrouver dans l’opposition pour ramasser la mise haut-la-main dans un an ! Au contraire, faisons en sorte que chacun se sente partie prenante du destin économique et social de la Tunisie pendant cette année et partage les succès et les échecs de la politique menée. Et, surtout, avançons avec nos valeurs pour préparer l’avenir !

Sélim Ben Abdessalem
Tête de liste Ettakatol France Nord



[1] La proportionnelle éviterait de donner une majorité en sièges à la formation arrivée en tête sans avoir la majorité en voix, contrairement au scrutin majoritaire uninominal qui ferait courir ce risque.

[2] le PDP propose un système bicaméral qui ferait courir ce risque de division et d’affaiblissement du Parlement.

[3] Ennhdha le propose pour des raisons évidentes, ce qui aboutirait à un blocage institutionnel durable en l’absence de majorité, sans possibilité de sortie de crise pendant les 5 ans de la législature !

[4] comme en Belgique restée sans gouvernement pendant 2 ans.

[5] Sans droit de dissolution, comme le proposent le PDP et Ennahdha, un Parlement sans majorité resterait en place pendant une législature de 5 ans, laissant probablement le pays sans gouvernement !

[6] Ennahdha propose un Président élu par le Parlement, y voyant une possibilité de faire élire un des siens.

[7] L’incompatibilité des projets d’Ettakatol, du PDP et d’Ennahdha étant évidente, comme démontré plus haut.

[8] Proposée par le PDM, le PDP et Afek Tounès, notamment.

4 plusieurs commentaires

  1. Moi, je dirais: laisser les jeunes travailler, gouverner et concrétiser leurs idées innovatrices! Nous avons tellement de génies et de têtes pensantes qui nous permettront d’évoluer et atteindre le sommet. Ayez confiance en eux!

  2. Je vous conseille sérieusement de changer le Logo de votre parti. Le poisson est un symbole reconnu des Chrétiens : http://jesuz.com/Jesus_Fish.htm.

  3. on veut la tunisie forte solide et durable vers modernisme???????????

  4. Bonsoir,

    J’ai voté hier et j’avoue pourtant que je n’ai pas suivi de prêt ces élections. Salariée à la DRH d’un centre de recherches (IFP EN) j’ai la charge d’accueillir les salariés étrangers. Cette année les thésards tunisiens et notemment tunisiennes sont les plus représentés et c’est une vraie fierté pour moi. J’ai 41 ans, maman de 3 enfants, née à Paris, le coeur à Bizerte !

    Ce sont mes thésards tunisiens qui m’ont fait découvrir votre parti et vos idées. Elles collent à celles que je défends en France et je suis donc fière d’avoir votée ETTAKATOL

    J’ai l’espoir que cette révolution facebook ne se termine pas en …queue de poisson ! et que la Tunisie conserve son indépendance vis à vis des religieux.

    Bien cordialement

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